Quel avenir pour l’industrie automobile ?
Nous n’avons pas attendu la pandémie de Covid-19 pour modifier nos façons de travailler et de voyager, mais elle a eu un impact sans précédent sur l’industrie automobile dans le monde entier. La nécessité de prendre ses distances avec autrui, de travailler depuis son domicile et de protéger ses proches a affecté à la fois le désir et la capacité de voyager. Au déconfinement, les attentes et priorités des conducteurs ont changé. Alors que les constructeurs automobiles tentent de s’adapter aux transformations sociétales liées à la mobilité, à quels nouveaux types de concurrence doivent-ils faire face ?
L’industrie automobile, l’une des plus performantes depuis la fin du XIXe siècle, se trouve fortement mise à mal depuis la dernière décennie. La principale cause ? Les importants investissements nécessaires à la transition écologique que réclament les consommateurs (empreinte environnementale individuelle, coûts des carburants) et les politiques (vignettes, taxation). Le Royaume-Uni vient même d’annoncer qu’il souhaitait bannir les véhicules à moteur thermique de son territoire d’ici 2030, se plaçant à l’avant-garde de la « révolution verte ».
Le besoin ou l’envie de posséder une voiture a également diminué au fil des ans, même si la vision des citadins et des provinciaux diffère quelque peu. Pourtant les années 2000 et 2010 ont été marquées par des avancées technologiques sans précédent. A titre d’exemple, il était normal d’avoir un véhicule consommant 10L/100km en 2010. Aujourd’hui, une consommation plafonnée à 5L/100km est une demande des acheteurs, même de SUV. L'écart en termes de performance environnementale est ainsi phénoménal. Est-ce suffisant ? Certainement pas, mais il n’est pas possible de nier la ténacité des constructeurs pour créer des véhicules plus performants en réponse à la demande.
L’industrie automobile, déjà fragilisée, est donc plus que jamais en difficulté avec la pandémie mondiale et le télétravail qui devient peu à peu la nouvelle norme. A cela s’ajoute la course à l’innovation pour s’imposer face à la progression de concurrents toujours plus créatifs et la crise économique qui bride le budget des acheteurs.
Le modèle de l’individu achetant chez son concessionnaire un véhicule neuf ou d’occasion vit probablement ses dernières années. Quels modèles de mobilité voit-on émerger dans ce contexte ?
Une mobilité qui s’adapte aux différents besoins des utilisateurs
Plutôt que de compter sur un véhicule personnel, en supportant ses contraintes et ses incidents, le consommateur cherche désormais des modes de mobilité qui s’adaptent à ses besoins immédiats. Les constructeurs traditionnels sont ainsi concurrencés dans leur relation-même aux conducteurs par les acteurs de services d’autres secteurs :
Services de flotte mettant à disposition des entreprises un parc multimarque s’adaptant à la demande, plateformes de mobilité partagée comme Autolib ou Citiz, stations de recharge de véhicules électriques dans l’espace public… Le développement de ces nouveaux modèles de mobilité a d’ailleurs poussé les constructeurs à investir dans ces services, comme Free2Move pour PSA ou Zity pour Renault. Les constructeurs doivent se réinventer avec de nouveaux modèles commerciaux et plus d’agilité pour rivaliser avec des entreprises qui ne sont pas traditionnellement associées aux transports et qui se lancent dans la course comme les taxis autonomes (Waymo Google) et les véhicules de transport personnel électriques (Alibaba).
Des écosystèmes numériques de pointe au service de cette nouvelle mobilité
La mobilité connectée, autonome, partagée et électrique est en pleine expansion et exige des écosystèmes numériques massifs pour fournir un service de mobilité fiable et une expérience conducteur exceptionnelle. De l’infrastructure qui traite les données aux applications embarquées à disposition du conducteur, la technologie est un pilier du développement de la nouvelle mobilité.
Par exemple, le edge computing et la 5G seront essentiels dans le développement des véhicules autonomes, afin de traiter l’énorme quantité de données nécessaire à leur fonctionnement avec une latence extrêmement faible. Le cloud et le supercalcul ont pleinement leur place de la conception, à la fabrication jusqu’à la réparation des véhicules. Les écosystèmes de plateformes de données sécurisées, sont créateurs de valeur pour l’ensemble de la chaîne en matière de mobilité.
Enfin, le numérique sera essentiel pour accompagner la décarbonation du secteur tout entier, que ce soit directement (en équipant par exemple les véhicules de serveurs edge énergétiquement efficients) ou indirectement (en permettant de bâtir des infrastructures IT plus efficaces, donc moins gourmandes en énergie et en carbone).
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