L’EcoCité de Grenoble préfigure la ville du futur
Dans un monde où 70 % de la population sera citadine en 2050, savoir construire plus « durable » est une nécessité. Y parvenir en s’appuyant sur les nouvelles technologies, tel est le principe de l’EcoCité grenobloise, un projet ambitieux auquel participe Atos. Ou comment repenser l’urbanisme au service de la planète.
La presqu’île scientifique de Grenoble s’agite sous les bulldozers. Cette zone voisine du centre-ville n’abritera bientôt plus seulement un campus de chercheurs et d’étudiants, mais aussi des résidents et des commerces. Ces futurs 25 000 actifs, 10 000 étudiants et 10 000 habitants travailleront et vivront dans des bâtiments innovants, contribuant à la transition énergétique.
Ce projet de rénovation urbaine est l’un des dix-neuf du programme EcoCité. Lancé en 2008 auprès des villes par le gouvernement français, il vise à favoriser leur croissance et leur attractivité en les rendant moins consommatrices d’énergie et plus respectueuses de l’environnement. Grenoble est par ailleurs démonstrateur au côté d’Amsterdam de la démarche européenne CityZen1, dont l’objectif est d’impliquer les citoyens dans la réflexion sur la ville de demain et sur l’évolution de leurs comportements.
La réussite de ce nouveau quartier est conditionnée par son intégration au reste de Grenoble. Pour relier les deux villes, l’historique et la scientifique, l’architecte urbaniste Christian de Portzamparc a imaginé des îlots ouverts pour partager cet espace de 250 hectares. Ils communiquent autour de trois places centrales et de l’avenue des Martyrs, qui relie l’extrémité de la presqu’île à la ville.
« Décloisonnement » est le mot clé de l’urbaniste chargé de créer un nouveau cadre de vie dans une zone originellement inhabitée. Le cœur de l’écoquartier est constitué de nouveaux bâtiments haute performance énergétique, organisés pour favoriser les interactions entre les habitants. Ces îlots urbains abriteront jardins partagés, espaces de réception et zone de tri des déchets.
La coopération est de mise pour les transports. Les parkings privés sont bannis et les places de stationnement sont mutualisées pour favoriser l’autopartage. En complément de la nouvelle ligne de tramway, achevée fin 2014, des vélos et des véhicules électriques seront disponibles en libre-service.
« Bâtiments innovants et nouvelle mobilité ne sont pas les seules ambitions de l’EcoCité. Invisible mais précurseur, le smart grid multifluides et multi-énergies expérimenté sur la presqu’île est une première en France. Atos et Gaz Electricité de Grenoble (GEG, l’énergéticien local) ont noué un partenariat afin d’urbaniser et de mutualiser les informations des différents réseaux. »
Un monitoring territorial permettra de sensibiliser les habitants et aidera la collectivité à prendre ses décisions. L’expérimentation durera jusqu’à mi 2016 dans le cadre du programme EcoCité, et jusqu’en 2019 dans celui de CityZen. L’installation de compteurs intelligents facilitera la maîtrise des consommations. Le réseau électrique sera adapté à l’intermittence d’une production urbaine et décentralisée (panneaux photovoltaïques et cogénération), ainsi qu’à la recharge des véhicules.
La technologie permettant cette supervision est fournie par Atos. Elle comprend notamment :
- un Smart Metering System qui collectera les données des différents compteurs (outil ASGS d’Atos Worldgrid) : électricité, gaz, eau et chaleur ;
- un agrégateur recoupant des données comme celles des « boxes énergie » de l’habitat résidentiel, la recharge de véhicules électriques et la production électrique ;
- un système de supervision (outil SCADA Lynx d’Atos Worldgrid) qui traitera les données reçues du Smart Metering Système et de l’agrégateur.
Les informations seront transmises aux gestionnaires de réseaux mais aussi à la collectivité et aux résidents. Ce monitoring territorial implique l’installation de 500 afficheurs dans les logements neufs et de « boxes énergie » dans l’existant. En ville, des afficheurs publics pourront diffuser les informations en temps réel, et un portail internet, partiellement ouvert au public et en totalité aux acteurs de la collectivité, permettra de visualiser les indicateurs, et les consommations actuelles et passées.
La zone d’expérimentation est représentative grâce à sa variété urbaine, usage résidentiel comme tertiaire, bâti neuf comme ancien. La ville de Grenoble utilisera les informations pour mieux communiquer auprès de ses habitants et orienter ses stratégies climat-énergie. Des données énergétiques fines sont cruciales pour décider des orientations à l’échelle d’une agglomération.
1 Les projets EcoCité et CityZen sont portés par Atos Worldgrid au sein du groupe Atos.