Le jeu et le digital dopent l’intelligence collective
De nouveaux outils, ludiques et s’appuyant sur le digital, dépoussièrent les méthodes d’animation des réunions et des séances de brainstorming. Adaptés à la diversité des situations, ils favorisent l’intérêt, la prise de parole et la créativité des participants.
Dans l’entreprise transversale et collaborative d’aujourd’hui, de nombreux processus passent par une réflexion collective qui nécessite une implication active et décomplexée des participants. Face aux inhibitions naturelles, les méthodes d’animation ont pour objectif de libérer les énergies et de favoriser l’expression de chacun. Or, certaines techniques couramment utilisées datent parfois de plusieurs décennies, comme la méthode Brown Paper, qui consiste à représenter un cheminement sur une grande feuille de papier brun, ou la célèbre méthode Métaplan®, à base de réponses écrites, née dans les années 1950 en Allemagne. Inévitablement, les participants ressentent un décalage entre la modernité affichée de l’objet de la réunion, et l’exercice vu et revu qui leur est proposé. Et cela peut s’avérer extrêmement démobilisateur.
La réinvention digitale de l’animation
Comme bien d’autres domaines, l’animation se trouve donc à son tour poussée à se réinventer avec le digital. Il existe aujourd’hui sur le marché de nombreuses solutions de digitalisation de la réflexion collective. Mentimenter permet par exemple de réaliser très simplement des sondages instantanés en ligne et d’afficher en direct les résultats, le smartphone des participants remplaçant commodément les anciens boîtiers de vote. La startup française Klaxoon va plus loin en développant une suite complète d’outils pour des séances créatives et productives. Autour des contenus de la réunion, l’animateur peut proposer des activités simples et ludiques (quizz, sondages, défis, brainstorming…) qui stimulent la réflexion et la participation. Enfin, Glisser et Wisembly apportent de l’interactivité aux réunions à distance en permettant de réagir à chaud sur les documents partagés ou de sonder en direct les participants.
« Aligner le fond et la forme du processus de réflexion collective contribue à le dynamiser, à le crédibiliser, et à mobiliser davantage les talents. »
Toutefois, pour des raisons pratiques ou culturelles, il n’est pas toujours possible de recourir à une solution connectée. Libre et gratuite, l’application open source VotAR y remédie grâce à la réalité augmentée. Les participants expriment leur vote en brandissant des feuilles marquées d’un symbole et il suffit à l’animateur de prendre l’assemblée en photo avec son smartphone pour décompter les suffrages. L’aspect ludique du système en fait en outre un excellent « icebreaker » face à des publics peu habitués à être consultés.
Enfin, reste le cas usuel des idées jetées au marqueur sur un tableau blanc ou un paper-board. Non seulement il n’est pas question de perdre la richesse de ce travail mais, à l’ère digitale, on s’attend à ce que le contenu d’un séminaire ou d’un atelier soit restitué sans délai. Grâce à l’outil Office Lens de Microsoft, il suffit pour cela de photographier le tableau, puis d’exporter l’image vers le cloud OneDrive. Elle sera alors convertie en document PowerPoint, facile à nettoyer, à finaliser et à diffuser.
Dynamiser, crédibiliser, mobiliser
Outre leur aspect pratique, ces diverses solutions apportent par le digital et leur côté ludique une touche bienvenue d’innovation. Aligner ainsi le fond et la forme du processus de réflexion collective contribue à le dynamiser, à le crédibiliser, et à mobiliser davantage les talents pour de meilleurs résultats.