La transformation digitale des services financiers est impossible sans le cloud !
Si le marché international des services financiers semble bel et bien être sorti de la crise économique de 2008, il continue à subir de nombreuses tourmentes. Les CxO du secteur ont dû gérer des demandes toujours plus fortes dans les domaines de la conformité et de la sécurité tout en faisant face à une concurrence accrue. De nouveaux acteurs et en particuliers les fintech tels que Fidor, Tandem et Starling ont bousculé le marché. Pour accompagner et anticiper ces bouleversements, maintenir les relations client existantes et en attirer de nouvelles, les banques et les compagnies d'assurance doivent transformer leurs services informatiques et s'appuyer sur des solutions flexibles et agiles.
Cette transformation ne se produira qu’avec l'utilisation de nouvelles technologies, méthodologies et business models innovants au sein du marché des services financiers, et en premier lieu les technologies cloud. Quels sont donc les principaux défis auxquels les banques et compagnies d'assurance sont confrontées actuellement, et pourquoi le cloud est selon moi devenu le principal agent de transformation digitale sur le marché des services financiers ?
Les principaux enjeux des CxO du secteur
Si nous nous penchons sur les problèmes clé abordés lors de chaque conseil d’administration ou comité de direction dans le secteur bancaire, il est évident que l’organisation et la réduction des coûts sont les sujets d’actualité qui rendent l’époque difficile. De nombreuses banques ont été contraintes de fermer des agences physiques, et sont en pleine consolidation de leurs services pour transformer la façon de servir leurs clients, maintenir leurs bases de client existants et en gagner de nouvelles.
Ensuite, banques et assurances subissent de nouvelles réglementations telles que la législation relative à la protection des données (GDPR) et l’ouverture des systèmes de paiement (PDS2), réglementation qui va opérer des changements fondamentaux sur la chaîne de valeur des paiements. Ces deux directives s'appliqueront dès 2018 et renforceront la confidentialité des données client tout en ouvrant plus largement les systèmes d’information. Les services, de plus en plus digitaux et accessibles à des acteurs externes à la banque, sont exposés à un plus grand nombre de vulnérabilités et sous la menace des cyber-criminels.
Enfin, les banques sont confrontées à la concurrence de plus en plus forte des nouveaux acteurs de la Fintech, tels que Moven et Atom Bank, nés à l'époque du cloud. Dépourvues de la capacité d'investissement dans leur propre infrastructure privée, ces start-ups n'ont eu d'autre choix que de développer leurs applications modernes directement dans le cloud public (AWS ou Azure). Ces applications sont donc souvent nativement cloud, indépendantes de l’infrastructure, flexibles (microservices) et agiles. Utilisant massivement les technologies mobiles et analytiques, elles apportent de nouvelles expériences client en rupture avec les approches classiques portées par les sociétés traditionnelles de services financiers qui doivent s'adapter.
Pourtant, l'utilisation du cloud n'a rien de nouveau dans le secteur bancaire...
Fortement dépendantes des Systèmes d’Information, les banques sont parmi les premières industries à adopter les nouvelles technologies dont le cloud : elles ont eu recours au cloud en tant que plateformes de référence de type cloud privé pour moderniser les Data Centers, et industrialiser les infrastructures et les opérations grâce à l’automatisation et à l’amélioration des performances et de la fiabilité apportées par les solutions Cloud. En tirant partie de l'industrialisation et d'une meilleure mutualisation des nouvelles plateformes, les directeurs informatiques ont amélioré la résilience et réduit leurs coûts. Néanmoins, seule l’intégration de la problématique applicative (développement, intégration, déploiement) dans la stratégie Cloud sera créatrice de valeur.
Les tendances du cloud dans le secteur bancaire
Le cloud a particulièrement contribué à réajuster la répartition « 80/20 » des budgets IT (traditionnellement, une dépense informatique de 80 % dans les services quotidiens contre 20 % d'investissement dans les nouveaux projets) en une division plus proche du « 50/50 ». Ainsi, les équipes Infrastructures & Opérations peuvent être redéployées de l'assistance quotidienne et la gestion d'incidents vers de nouveaux projets et le support au déploiement d'applications. Chez Atos, nous constatons que près de 90 % des organisations de services financiers utilisent des services basés sur le cloud et que près de la moitié ont déjà une stratégie cloud explicite. Parmi ces dernières, la grande majorité (92 %) s'appuie sur un des services de cloud hybride combinant le cloud public et privé*. L'adoption du cloud est vouée à augmenter, y compris en cloud public : selon The Wall Street Journal, les grandes banques projettent de passer d’un taux d'adoption du cloud public de 0% à 30 % d'ici 2019. De nombreuses grandes banques internationales ont annoncé des stratégies « Cloud First ». La Société Générale prévoit de migrer 80 % de ses applications sur le cloud public et privé d'ici 2020 ; AXA prévoit d'avoir 98 % de ses workloads dans le cloud d'ici 2020 et Deutsche Bank pense quadrupler l’utilisation de son cloud privé d'ici 2020, passant ainsi à 80 %.
Cependant, les banques et compagnies d'assurance de petite et moyenne taille sont en retard dans la maturité cloud, certainement en raison du poids des applications Legacy (Back Office Assurance par exemple) et d’une exposition moindre aux services « front office ».
Le véritable avantage du cloud réside dans sa capacité à prendre en charge de nouvelles application
Ces premiers signes de déploiement du cloud sont encourageants, mais la véritable transformation digitale sera bien plus exigeante envers les systèmes informatiques des banques. Les banques subissent une pression sans précédent pour fournir à leurs clients un parcours numérique fluide, rapide et simple d'utilisation. D'après nos recherches, plus de la moitié des clients (52 %) admettent abandonner un service digital s'il n'est pas rapide ou facile à utiliser**. Pour soutenir cette rupture, nous avons besoin d'infrastructures flexibles et agiles et de capacité de déploiement continu de nouveaux services. Les technologies cloud sont le principal moteur de cette révolution dans les services financiers. La véritable puissance du cloud réside dans les couches les plus hautes du SI : orchestration des services, développement et déploiement continu de nouvelles applications, automatisation des opérations... Si les banques disposent de la capacité de mettre en place de nouvelles plateformes innovantes, elles pourront développer, tester et lancer de nouvelles applications natives du cloud en quelques semaines au lieu de quelques mois, tirant partie de la puissance des données (analytics), de la mobilité, des réseaux sociaux et fonctionnant sur tout type d’appareil, comme les PC, les smartphones et les tablettes.
Tous ces changements ne pourront avoir lieu que parce que les applications nativement cloud s’appuient sur des services indépendants des ressources physiques qui les supportent. Ainsi, en manipulant infrastructure et code (IaC), voire en s’abstrayant totalement du matériel, les applications pourront être gérées dans un processus agile, transparent et rapide, du développement au déploiement. Les organisations bancaires qui commencent véritablement à adopter ce type de services seront celles qui réussiront à l'ère de la transformation digitale. Les autres courent le risque de manquer le coche.
Je vous invite à lire les deux autres articles de ce dossier - ici et ici, en anglais -, où j’explique pourquoi les solutions cloud hybrides sont un facteur clé de succès pour les organisations de services financiers à la recherche d’innovation.