Télémédecine : une solution aux enjeux de la santé ?
Si les confinements liés au Covid-19 ont converti nombre de Français au télétravail, ils ont aussi entrainé l’essor de la télémédecine. Aujourd’hui, cet élan se poursuit. Comment a-t-elle changé les habitudes des patients et des soignants, et quel est son avenir ?
La télémédecine, qu’est-ce que c’est ?
Quand on parle de télémédecine, on imagine un patient vivant dans un désert médical, en visioconférence avec son médecin traitant devant son ordinateur. Mais elle ne se limite pas à la téléconsultation. « La loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) de 2009 a défini les cinq actes qui la composent : la téléconsultation qui est la plus répandue, la télé-expertise, la télésurveillance, la téléassistance et la régulation médicale, » détaille Amir Belhouchet, Consultant en systèmes d’information de santé chez Atos.
Dans le cas de la télé-expertise, ce sont deux professionnels qui communiquent, par exemple un généraliste sollicitant l’avis d’un spécialiste. Lors d’une téléassistance, le spécialiste apporte son concours à la réalisation d’un acte, une opération chirurgicale par exemple. La télésurveillance consiste pour sa part à assurer un suivi des patients à distance. Enfin, la régulation médicale concerne les appels d’urgence (SAMU) et la possibilité pour les médecins d’établir un premier diagnostic.
Au-delà de la téléconsultation
La télémédecine a cette image d’un pis-aller en temps de crise, d’un moyen de répondre aux difficultés de recrutement dans certains territoires. Mais elle apporte des réponses très concrètes à des enjeux clés du système de soin.
Elle rapproche des soins les populations qui en sont éloignées, comme les personnes en situation de handicap, les détenus ou les expatriés. Elle participe aussi à renforcer la qualité des soins en facilitant le suivi de pathologies longues ou chroniques (via des questionnaires réguliers ou des objets connectés), voire la détection précoce. Le programme TéléAVC, qui permet aux urgentistes de pouvoir compter 24h/24 sur un neurologue et un radiologue de garde à distance, est un exemple parfait de l’importance vitale de ces solutions dans les cas où chaque minute compte.
La télémédecine a cette image d’un pis-aller en temps de crise, d’un moyen de répondre aux difficultés de recrutement dans certains territoires. Mais elle apporte des réponses très concrètes à des enjeux clés du système de soin.
Elle rapproche des soins les populations qui en sont éloignées, comme les personnes en situation de handicap, les détenus ou les expatriés. Elle participe aussi à renforcer la qualité des soins en facilitant le suivi de pathologies longues ou chroniques (via des questionnaires réguliers ou des objets connectés), voire la détection précoce. Le programme TéléAVC, qui permet aux urgentistes de pouvoir compter 24h/24 sur un neurologue et un radiologue de garde à distance, est un exemple parfait de l’importance vitale de ces solutions dans les cas où chaque minute compte.
Surtout, la télémédecine fortifie la collaboration entre services de santé et avec la médecine de ville. Elle permet la création de réseaux pluridisciplinaires, ce qui favorise le partage et le développement des connaissances ainsi qu’une meilleure orientation des patients. « Je pense notamment au Groupement Hospitalier de Territoire des Alpes Maritimes, dont les établissements sont situés entre mer et montagne. Leurs solutions de télé-expertise et de téléconsultation permettent de mutualiser l’accès à des spécialistes tout en évitant aux patients de longs trajets, » illustre Nicolas Vegezzi, Solution Manager Santé et Sciences de la vie. Les territoires l’ont bien compris, à l’image du département du Vaucluse qui a lancé un appel à projets en octobre 2022 pour déployer des initiatives co-financées par le département, la région, l’Etat et l’Europe.
Les atouts de l’écosystème français
La télémédecine offre donc un vaste éventail de possibilités, qui sont encore loin d’avoir toutes été explorées. De nombreux acteurs s’engouffrent sur le marché pour répondre aux besoins grandissants. « Lorsqu’un établissement de santé se lance dans un projet de télémédecine, le risque est qu’il choisisse une solution à moindre coût, avec un objectif court-termiste, sans véritable intégration à son écosystème IT, ce qui peut poser à terme des problèmes de pérennisation des solutions, » alerte Fanny Cuilleron, responsable commerciale secteur santé Atos France.
Il s’agit donc d’abord de s’assurer de la conformité du projet avec l’ensemble des réglementations médicales. Les établissements peuvent s’appuyer sur des solutions validées par le ministère de la Santé. Certaines figurent au catalogue de la coopérative d’achats hospitaliers UniHA via le marché Télémédecine dont Atos est titulaire. C’est le cas par exemple des cabines de télémédecine H4D, qui combinent des technologies d’Internet des Objets et de visioconférence pour faciliter l'accès aux soins grâce au cabinet médical connecté.
Enfin, en collaboration avec les équipes de santé, la solution choisie doit être adaptée aux spécificités de l’établissement, à son fonctionnement et à ses besoins, avant de l’intégrer au reste du système d’information et aux services numériques de l’Assurance Maladie. « A terme, Mon Espace Santé – qui est le carnet de santé de l’ère numérique – sera quasi-incontournable : autant pour les patients que les praticiens, il facilitera grandement le partage de données médicales, l’historique des rendez-vous, des résultats d’examen, etc. et ce en toute sécurité, » explique Fanny Cuilleron. La France dispose en effet d’un atout majeur par rapport à d’autres pays : la gestion du parcours de santé de A à Z via l’Assurance Maladie, qui permet de mettre en place un très haut niveau de service pour tous.
Au service de l’humain avant tout
Au-delà des moyens alloués, les patients et les personnels de santé doivent avoir toute confiance dans les solutions mises en œuvre. Selon Nicolas Vegezzi, « la priorité réside dans la formation et la conduite du changement. La vocation du personnel soignant vient du contact avec l’humain, pas avec un écran. Il y a tout un process d’adaptation de l’organisation des services à ces nouveaux usages. Identifier les motifs de consultation et les pathologies qui gagnent ou non à bénéficier de solutions de télémédecine, fait aussi partie du travail que nous menons avec les professionnels de santé ».
Les praticiens eux-mêmes peuvent impulser le changement pour concevoir des solutions adaptées à leurs besoins. Les équipes d’Atos à Metz ont ainsi développé aux côtés de médecins une application mobile dédiée aux enfants et adolescents souffrant de pathologies rares, afin de leur proposer un coaching et des exercices individualisés sans qu’il n’ait à se rendre à l’hôpital, donc à manquer l’école. Le développement de ces « applications compagnon » est une avancée de plus dans la télésurveillance, permettant de mettre à profit les fonctionnalités d’un smartphone plutôt que de compter sur un objet connecté distinct. « Des acteurs peuvent maintenant suivre en temps réel la glycémie des patients souffrant de diabète, ce qui permet d’accélérer les décisions médicales et l’adaptation du dosage d’insuline, » illustre Nicolas Vegezzi.
A terme, les technologies de télémédecine gagneraient à monter en puissance, non pas pour remplacer les soignants, mais pour les accompagner toujours plus dans leur diagnostic ou leur prescription, et détecter des signaux invisibles à l’œil nu. Chirurgie à distance, intelligence artificielle pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer, jeu vidéo pour former les infirmiers aux urgences ou soigner la dyslexie… Tout comme l’IA ne remplacera pas les radiologues, c’est l’association de la technologie et de l’expertise humaine qui améliorera la prise en charge des patients.
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Plublié le : 17 novembre 2022