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Résultats de l’étude 2022 sur le reporting climatique des entreprises des indices internationaux : CAC 40, DAX, DOW, FTSE 100, FTSE MIB et IBEX 35

Passer de l’ambition zéro émission nette à sa réalisation : les entreprises à la traîne

  • Alors que 70 % des entreprises analysées sont désormais engagées dans un objectif de long terme vers zéro émission nette, la majorité échoue à démontrer un plan d’action.
  • Seuls 3 % d’entreprises se sont fixé des objectifs scientifiquement fondés[i] à long terme qui intègrent leurs émissions de CO2 de scope 3[ii].
  • En matière de résultats, moins de la moitié (41 %) des entreprises ont atteint le niveau de réduction requis par l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C pour leurs scopes 1 et 2; moins d’un quart (14 %) pour le scope 3.
  • 4 sociétés françaises figurent dans le top 20 cette année, avec Sanofi hissée à la 2e place.
  • Alors que 22 % des entreprises évaluées ne considèrent pas le dérèglement climatique comme un risque principal, les 20 plus grandes sociétés françaises du CAC 40 surclassent leurs pairs en matière d’évaluation et d’atténuation des risques climatiques physiques et de transition.

Paris, le 24 octobre 2022

EcoAct, société du groupe Atos, publie aujourd’hui les résultats de son étude annuelle sur le reporting climatique de certaines des plus grandes sociétés au monde, avec pour objectif d’analyser la manière dont elles abordent les enjeux liés au climat et communiquent leurs objectifs et réalisations.

Depuis 12 ans, cette étude vise à mettre en lumière les meilleures pratiques et le niveau de performance en matière de reporting climatique des entreprises de divers indices boursiers et secteurs d’activité étudiés. Un constat apparaît sans appel : les entreprises n’ont pas encore réellement pris conscience de l’importance des transformations à long terme et des actions concrètes à entreprendre. Un retard qui se creuse lorsqu’on sait que l’Organisation météorologique mondiale alerte, à quelques semaines de l’ouverture de la conférence des Nations unies sur le climat COP27 en novembre 2022, sur la nécessité de multiplier par sept[iii] l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030 pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C.

Si l’analyse est toujours principalement fondée sur des informations publiques et accessibles à tous, EcoAct améliore cette année son exercice d’évaluation de la manière suivante :

  • La recherche a été élargie aux vingt plus grandes sociétés cotées en bourse à travers les indices suivants : CAC 40, DAX, DOW, FTSE 100, FTSE MIB et IBEX 35 soit 119 entreprises au total.
  • Les questions considèrent les attentes du nouveau standard Net-Zero de la SBTi et une pondération plus importante a été appliquée à la catégorie d’analyse « Ambition et objectifs de réduction des émissions ».

 

Classement et résultats internationaux

atosnewsroom-EcoActstudy-classement2022FR

En 2022, l’évaluation du leadership climatique des entreprises n’est pas seulement une question d’engagement, mais avant tout de capacité à réaliser des réductions d’émissions conformes à l’objectif mondial de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Dans cette perspective, l’étude montre que la majorité des grandes entreprises cotées en bourse passées au crible n’ont pas démontré de réductions d’émissions exigées au cours de l’année dernière, marquée par un rebond de l’activité post-COVID. Seuls 41 % des entreprises ont atteint le niveau de réduction requis par l’objectif le plus ambitieux (1,5 °C) pour les scopes 1 et 2; 14 % pour le scope 3. Les promesses d’une « relance verte » ne se sont malheureusement pas concrétisées. Cela se traduit notamment par un score global moyen, sur les 20 premières entreprises, en baisse par rapport à l’année précédente : 77,9 % en 2021 contre 67,4 % en 2022.

Au classement, arrivent en tête : Telefónica, une entreprise espagnole de télécommunications, Sanofi, groupe pharmaceutique français et E.ON, producteur et distributeur allemand d’électricité et de gaz.

Aucun indice ne se démarque plus qu’un autre dans ce classement : en effet, si la majorité des entreprises (78 %) considèrent le changement climatique comme un risque important, près d’un tiers (22 %) ne le considère pas comme tel. Cependant, il semble que le facteur législatif exerce une forte influence, puisque 85 % des entreprises du FTSE 100 (désormais soumises à la législation sur la publication d’informations sur le climat) entreprennent une analyse des scénarios climatiques, tandis que les 20 entreprises du CAC 40 sont à la traîne par rapport à leurs pairs (15 % contre 41 % en moyenne) sur cette mesure.

Les référentiels méthodologiques pour accompagner les entreprises montent en puissance, avec notamment un nouveau cadre volontaire Net-Zero[iv] de la SBTi (lancé en octobre 2021) qui permet la standardisation de l’objectif zéro émission nette et ainsi remédie à la grande disparité et au manque de comparabilité des ambitions climatiques des entreprises. 70 % des entreprises évaluées se déclarent engagées envers zéro émission nette, mais l’étude montre que la majorité de ces engagements ne sont pas encore soutenus par des objectifs à long terme exigés par ce cadre : seulement 4 % des entreprises du groupe de recherche se sont fixé des objectifs à long terme alignés sur la science pour les scopes 1 et 2 ; à peine 3 % en possèdent un pour le scope 3.

Les entreprises des technologies de l’information et des télécommunications toujours en tête de pont

En 2021, les leaders de l’ensemble de l’étude, Microsoft (1er) et Apple (2e), avaient démontré une forte performance de reporting dans chacune des quatre sections évaluées (cf. méthodologie). Cette année encore, les entreprises du secteur ont tendance à faire preuve de meilleures pratiques en matière de reporting sur de nombreux indicateurs. En effet, 93 % des engagements en faveur de zéro émission nette du secteur sont alignés sur une trajectoire de réchauffement de 1,5 °C et 83 % incluent des objectifs de réduction à court terme en matière de scope 3, vérifiés par la SBTi (contre 46 % en moyenne pour l’ensemble de l’étude). Toutes les entreprises de ce secteur ont mis en place des mesures d’atténuation et 69 % ont réalisé des réductions en accord avec l’ambition de 1,5 °C sur les scopes 1 et 2 (contre 41 % pour l’ensemble du groupe) et 38 % sur le scope 3 (contre seulement 29 % en moyenne générale).

Un secteur de la finance qui ne joue pas encore son rôle de moteur de la transformation

Les entreprises du secteur bancaire étaient également très présentes l’année dernière, tout comme cette année, puisque 16 d’entre elles font partie des plus grandes sociétés cotées des indices étudiés. Cependant, malgré son rôle clé à jouer dans le financement de la transition, le secteur n’avère pas à la hauteur avec un score moyen de 39 %, avec une fourchette allant de 12 % à 58 %. En effet, le secteur est à la traîne en ce qui concerne l’ambition et l’engagement, ainsi que la réalisation : la moitié des entreprises du secteur financier ont réalisé des réductions d’émissions de scopes 1 et 2 conformes à l’exigence requise par la SBTi, mais seulement 6 % ont réduit leurs émissions de scope 3.

Focus France — 4 entreprises françaises dans le top 20

Sanofi (2e), Schneider Electric (7e), L’Oréal (12e) et Kering (16e) sont une nouvelle fois les 4 entreprises françaises qui se démarquent dans ce classement international. Le numéro 2 mondial — Sanofi — a réalisé une remontée fulgurante dans le classement (20e en 2021). Comme requis par la nouvelle norme Net-Zero avec des objectifs validés à court terme pour tous les scopes, Sanofi a également soumis ses objectifs à long terme auprès de la SBTi. Le groupe a montré l’exemple en démontrant notamment l’engagement auprès de ses fournisseurs, la tarification interne du carbone et l’innovation, ainsi que l’atteinte des réductions d’émissions alignées sur une trajectoire de 1,5 °C sur les 3 scopes.

Les 20 entreprises françaises se distinguent sur la réduction des émissions de CO2 générées par leurs scopes 1 et 2, puisque le CAC 40 compte la plus grande proportion d’entreprises (73 %) dont les objectifs de réduction d’émissions à court terme sont alignés sur 1,5 °C. Kering, une société française spécialisée dans les produits de luxe, affiche par exemple l’intention de réduire ses émissions des scopes 1 et 2 de 90 % d’ici à 2030, en achetant notamment de l’énergie renouvelable et en augmentant l’efficacité de ses usines textiles, ainsi dépassant des exigences scientifiques minimales pour cet horizon.

L’étude a aussi révélé les meilleures performances des 20 entreprises françaises en matière de reporting du scope 3 avec une tendance de déclarer toutes ses catégories d’émissions pertinentes. Enfin, elles surclassent leurs pairs (65 % contre 53 % en moyenne) en matière d’évaluation et de réduction des risques climatiques à la fois physiques et de transition, tout en les incluant dans la liste des principaux risques encourus.

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Méthodologie :

La recherche se fonde principalement sur des informations publiques, facilement accessibles à toute tierce partie intéressée. La notation n’est pas relative à la taille de l’empreinte carbone d’une entreprise et ne tient pas compte de facteurs tels que les émissions historiques.

Cette année, la portée de la recherche d’EcoAct a été élargie et, pour la première fois, elle compare les progrès des vingt plus grandes sociétés cotées en bourse par capitalisation boursière à travers les indices suivants : CAC 40, DAX, DOW, FTSE 100, FTSE MIB et IBEX 35.

Les 119 entreprises au total ont été examinées (dont une entreprise qui figure dans deux indices) et ont été notées par rapport aux 26 indicateurs clés des meilleures pratiques en termes de communication d’actions et de progrès en faveur du climat (complétés par six questions à caractère purement informatif), avec un maximum de 58,25 points disponibles qui donnent lieu à une note de 100 %. Ces indicateurs sont répartis dans quatre domaines :

  1. Calcul et déclaration des émissions
  2. Ambition et objectifs de réduction des émissions
  3. Stratégie, gouvernance et plan d’action
  4. Réalisations

Afin de permettre une certaine comparabilité et de suivre les progrès, aucune modification majeure n’a été apportée aux questions. En revanche, pour refléter l’évolution des meilleures pratiques et du niveau d’ambition et d’action nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, certains ajustements ont été apportés à des questions spécifiques et à la pondération de la notation. En particulier, les questions ont été alignées sur le nouveau standard Net-Zero de la SBTi, et une pondération plus importante a été appliquée à la section « Ambition et objectifs de réduction des émissions ».

Pour retrouver la méthodologie complète, cliquez ici.

À propos d’EcoAct

EcoAct, entreprise Atos depuis octobre 2020, est une société internationale de conseil et de développement de projets qui accompagne entreprises, organisations, institutions et territoires afin de leur offrir la gamme de solutions la plus performante et la plus complète possible pour relever efficacement les défis du dérèglement climatique.

Forte d’une équipe de plus de 260 experts en stratégie de décarbonation répartis à travers le monde, EcoAct accompagne les dirigeants et leurs équipes dans la transformation de leur business model, pour faire de l’action climat un véritable levier de performance. La raison d’être d’EcoAct est d’éclairer et de conduire des stratégies durables, créatrices de valeur, bénéfiques pour ses clients comme pour le climat et l’environnement. Membre fondateur d’ICROA, signataire du Pacte mondial des Nations unies et partenaire mondial du CDP, EcoAct est également un partenaire stratégique du Gold Standard dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus : www.eco-act.com.

Contacts presse :

Lorraine Brucker-Romac, Léa Petit et Tryphène Ambrosio, ecoact@looksharp.fr 01 86 66 17 06

[i] Les objectifs de réduction d’émissions de GES « fondés sur la science » (SBT) sont définis et promus par l’initiative « Science-based targets » (SBTi), initiative conjointe du CDP, du Pacte mondial des Nations unies, de l’Institut des ressources mondiales (World Resources Institute) et du WWF (World Wildlife Fund), avec le soutien d’un groupe consultatif technique. Elle a pour vocation d’aider les entreprises à déterminer un parcours de réduction de leurs émissions conforme à l’accord de Paris et aux dernières avancées de la science climatique. Par ailleurs, la SBTi évalue et approuve de manière indépendante les SBT des entreprises.

[ii] Les émissions de GES sont traditionnellement classées en 3 catégories : scope 1 (émissions directes), scope 2 (émissions indirectes liées à la consommation de l’électricité, de la chaleur ou de la vapeur nécessaire à la fabrication de produits) et scope 3 (autres émissions indirectes relatives à l’extraction de matériaux achetés par l’entreprise pour la réalisation de produits ou les émissions liées au transport des salariés, etc.).

[iii] https://public.wmo.int/en/resources/united_in_science

[iv] En octobre 2021, la SBTi a publié le premier cadre normatif pour les entreprises, Corporate Net-Zero Standard qui vise à aider les entreprises à formuler des objectifs vers zéro émission nette fondés sur les dernières données scientifiques et alignés sur l’objectif 1,5 °C de l’accord de Paris. Il exige une décarbonation massive de 90 à 95 % des émissions avant 2050, avec la définition d’objectifs de court et long terme couvrant les émissions de l’ensemble de la chaîne de valeur (scopes 1, 2 et 3), ainsi que le retrait du CO2 de l’atmosphère des 5 à 10 % d’émissions restantes. En plus, les entreprises sont invitées à investir dans les projets de compensation carbone permettant de réduire les émissions en dehors de leur chaîne de valeur.